COLETTE ELISSADE
Avaler les papillons de neige
réchauffer son corps
nouvelle vie
dans le creux d'une épaule
risquer la symphonie
la parole légère
qui pourra dénouer
regarder à la loupe
les feuilles du crocus
sorties en plein cœur de l'hiver
dénicher dans le jardin tout nu
une raison d'aimer
pétales envolés
branches transies
herbe noire
Je veux dire
le silence
mesure de l'homme
pétale de solitude
musique des instants graves
camouflet du refus
écorce fragile du bonheur
que les mots détruiraient
silence glissant de la pluie
sur les vitres
à la recherche de l'inconnu
fleurs du silence aux aguets
dans la forêt muette
silence écho de la dernière note
colline de silence blanc dans le froid
lambeaux de silence pour sauver l'impossible
ce silence enfin qui n'est plus que silence
et qui se tait.